188.700€ et 77.700€ HT. Ces montants représentent les plafonds annuels de chiffres d’affaires, respectivement pour les activités de ventes de marchandises et de prestations de services, à ne pas dépasser durant 2 années consécutives pour conserver le régime de la micro-entreprise.
Très souvent, la création d’une micro-entreprise permet à l’auto-entrepreneur de prendre le pouls du secteur au sein duquel il souhaite développer son activité, tout en bénéficiant d’un statut simplifié et avantageux : le régime fiscal du micro-entrepreneur.
Or, lorsque l’activité est fructueuse pour l’auto-entrepreneur, cela signifie également qu’il s’approche du plafond de verre de ce régime : le seuil annuel de chiffre d’affaires. S’il souhaite poursuivre le développement de ses affaires, il convient alors de le faire sous un autre statut juridique : la société.
📣 ROBIN vous explique comment réaliser la “transformation” de la micro-entreprise en société, tout en poursuivant l’exploitation des biens acquis durant la vie de la micro-entreprise.
📌 Pour quelles raisons passer en société ?
Plusieurs raisons peuvent déterminer la poursuite de l’activité exercée en société.
Il peut notamment s’agir :
Tout auto-entrepreneur rêve de dépasser le seuil de chiffre d’affaires lié à son activité. Cela traduit un développement croissant, une stabilité financière mais, surtout, conforte la décision, que l’auto-entrepreneur a prise plusieurs mois auparavant, de se lancer.
Cela signifie également qu’il convient à l’auto-entrepreneur de réfléchir, dès à présent, à poursuivre son activité sous un autre statut : la société.
🔎 En 2023, les seuils de chiffres d’affaires annuels sont de 188.700 euros HT et de 77.700 euros HT, respectivement pour les activités de ventes de marchandises et de prestations de services.
Si l’indépendance apportée par la micro-entreprise est un privilège pour certains auto-entrepreneurs, le développement de l’activité et le dépassement du seuil de chiffre d’affaires peut néanmoins conduire à la volonté et être l’occasion de s’entourer d’associés qui seront complémentaires afin de poursuivre la dynamique de développement.
Bien que la micro-entreprise intègre, par l’intermédiaire d’un abattement fiscal, une déduction des charges supportées par l’auto-entrepreneur et liées à son activité, cette déduction trouve ses limites, lorsque les charges deviennent plus importantes en raison du développement de l’activité. Ce statut n'apparaît alors plus avantageux pour l’auto-entrepreneur.
Outre ces charges, selon l’activité exercée, celle-ci peut entraîner des investissements conséquents qui ne peuvent, au-delà de l’abattement, être déduits du chiffre d’affaires. Cette situation peut alors conduire l’auto-entrepreneur à souscrire un prêt bancaire. Or, il s’avère, en pratique, que les organismes bancaires sont davantage enclins à accorder une somme plus importante à une personne morale — qu’est la société — qu’à une personne physique — qu’est l’auto-entrepreneur.
📌 Quelles sont les étapes de la “transformation” ?
💡 À savoir, le terme de “transformation” est une facilité de langage et de compréhension. En réalité, la micro-entreprise ne se “transforme” pas en société puisque la micro-entreprise correspond au statut d’entrepreneur individuel qui ne possède pas de personnalité juridique distincte de celle de la personne physique de l’auto-entrepreneur alors que la société est une personne morale distincte de la personne physique de chaque associé ou actionnaire.
Lorsque la micro-entreprise a permis de prendre le pouls du secteur d’activité, il est courant que l’activité qui sera exercée en société soit identique à celle actuellement exercée en micro-entreprise.
Or, il est impossible de cumuler une micro-entreprise et une société lorsque l’activité exercée est identique.
Pour que la “transformation” s’effectue dans les règles de l’art, il convient alors de procéder en 2 étapes :
> Dans les 30 jours suivants la cessation d’activité, déclarer la cessation sur le site Internet du Guichet des formalités des entreprises ;
- soit, dans les 45 jours suivants la cessation d’activité, si l’auto-entrepreneur a opté pour le régime micro-fiscal, en prévenant le centre des impôts dont dépend la micro-entreprise et en déposant, auprès du service des impôts des particuliers (SIP), la déclaration complémentaire de revenus n° 2042-C PRO en inscrivant le chiffre d’affaires réalisé entre le 1er janvier de l’année en cours et la date de cessation d’activité ;
- soit, si l’auto-entrepreneur a opté pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu … :
> Dans les 90 jours suivants la cessation d’activité, déclarer les revenus de l’auto-entrepreneur auprès de l’Urssaf ;
🔎 Les cotisations sociales cessent d’être dues, dès la cessation d’activité. En cas de trop-perçu par l’Urssaf, l’organisme régularise la situation de l’auto-entrepreneur et le rembourse dans un délai de 30 jours à compter de la déclaration.
🔎 Pour vous aider, vous pouvez consulter notre fiche pratique Comment choisir la structure légale de son entreprise ?
🔎 Retrouvez notamment les mentions obligatoires dans notre fiche pratique Les statuts : mode d’emploi
💡 À savoir, à l’exception de la déclaration de cessation d’activité, les formalités fiscales et sociales peuvent être effectuées parallèlement aux formalités de déclaration de la création de la société. Il suffit simplement à l’auto-entrepreneur d’être organisé et de déterminer un calendrier précis pour ne pas se perdre dans les différents délais de formalités à réaliser.
🔎 Depuis le 1er janvier 2023, les formalités de création, de modification et de cessation d'activité doivent être réalisées en ligne sur le Guichet des formalités des entreprises.
📌 Que deviennent les biens acquis en micro-entreprise ?
L’activité exercée restant identique, il est tout à fait normal que l’auto-entrepreneur souhaite poursuivre, pour sa société, l’exploitation de ce qu’il a acquis durant la vie de sa micro-entreprise.
Il peut, par exemple, s’agir du matériel et du stock de marchandises qu’il a acquis, du nom commercial et de la marque qu’il a créé et de la clientèle qu’il a généré.
En somme, les biens acquis, durant la vie de la micro-entreprise, représentent le fonds de commerce de celle-ci. Il convient alors d’évaluer ce fonds de commerce afin de le transmettre.
Pour poursuivre l’exploitation, le nouvel associé dispose de 2 possibilités de transmission du fonds de commerce :
🔎 Dans le cas des SARL et SAS et de leurs formes unipersonnelles, le recours à un commissaire aux apports est obligatoire lorsque les apports en nature sont supérieurs à 30.000 euros ou que la somme des apports en nature est supérieure à la moitié du capital.
Prenons l’exemple d’un ancien auto-entrepreneur souhaitant apporter, à sa nouvelle société, la somme de 5.000 euros (c’est un apport en numéraire) ainsi qu’un véhicule, utilisé pour son activité durant la vie de sa micro-entreprise et représentant le fonds de commerce de celle-ci, d’une valeur de 7.500 euros (c’est un apport en nature).
Le capital de la société est de 12.500 euros et l’apport en nature — le fonds de commerce — représente 60% du capital. L’apport en nature est supérieur à la moitié du capital, l’intervention d’un commissaire aux apports est alors obligatoire.
🔎 Dans le cas où la société nouvellement créée ne dispose pas d’une trésorerie suffisamment importante permettant d’acquérir le fonds de commerce par cession, à titre onéreux, il est possible de réaliser un apport en compte courant d’associé permettant à la société de régler le prix de vente du fonds de commerce en remboursant le compte courant d’associé au fil de la croissance de son activité.
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